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ENvertS
Association écolo de l'E.N.S. de Lyon
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Les éco-confs'
Le principe ? Se réunir pour discuter d’écologie en toute convivialité, sur les sujets qui vous intéressent ou qui font l’actualité. Afin de lancer la discussion et de la rendre vivante, nous invitons les participant·es qui le souhaitent à préparer une petite présentation du sujet, qui peut éventuellement être accompagnée d’un support visuel. C’est ainsi l’occasion pour chacun·e de partager ce qu’iel sait sur un sujet qui lae passionne ! Si vous souhaitez organiser/participer à une éco-conf’, n’hésitez pas à contacter le respo du pôle conférences ! (thomas.barbedette-gerard@voussavezquoi)
Les conférences
Plus formelles, les conférences sont l’occasion de discuter, débattre et sensibiliser aux enjeux écologiques. Des invité·es venant de tous horizons viennent nous faire un exposé suivi d’une séance de questions et éventuellement d’un débat avec les autres invité·es. Iels sont chercheur·euses, membres d’associations, étudiant·es, ou encore écrivain·es. N’hésitez pas à nous proposer des thématiques qui vous intéressent ou des personnes que vous aimeriez voir invitées !
Retours sur la conférence de vincent Mignerot
Dans le cadre de la STEP, nous avons eu le plaisir d'organiser de nombreux évènements dont une conférence de Vincent Mignerot. La conférence avait comme intitulé "Pourquoi et comment s'engager ?". Vincent Mignerot a dans un premier temps parlé de généralités sur l'énergie, puis du contexte historique de l'écologie, avant de parler de l'apport de la psychologie et notamment de la notion d'auto-domestication. Ensuite, il a défendu la thèse du mythe de la transition écologique avant d'analyser quelques discours sur l'écologie. Le thème de l'engagement a été brièvement abordé. Nous revenons sur certains points afin d'apporter plus de nuances à ses propos et nous réfutons en particulier son argumentation proposée lors de la conférence, qui affirmait l'impossibilité de la transition écologique en utilisant les lois de la thermodynamique.
En citant le premier principe (conservation de l'énergie) et le second principe (irréversibilité) de la thermodynamique, Vincent Mignerot a argumenté que la quantité d'énergie nécessaire au maintien des technologies d'extraction d'énergies renouvelables est supérieure à l'énergie fournie par ces mêmes technologies. Cependant, ces principes ne s'appliquent pas directement au système Terre car il n'est pas isolé, puisqu'il reçoit un flux d'énergie de la part du soleil sous la forme de rayonnement.
En outre, le principe de nos machines est de transformer des réservoirs d'énergie (rayonnement solaire, masses d'eau, molécules de pétrole, atomes d'uranium) en d'une part de l'énergie exploitable (travail mécanique, électricité), et d'autre part de l'énergie inexploitable (chaleur, ondes).
La transition énergétique consiste en l'utilisation de réservoirs qui se renouvellent plus vite qu'on ne les consomme pour pouvoir les considérer durables (le Soleil a une durée de vie finie de quelques milliards d'années, ce qui est infini à l'échelle de notre civilisation), ainsi que de limiter les effets néfastes de l'usage de ces réservoirs (comme le réchauffement climatique pour les énergies fossiles...). Une fois cela admis, il n'y a rien de formellement ou physiquement impossible à ce que les machines que l'on utilise retirent assez d'énergie de ces réservoirs pour à la fois, répondre à nos usages, se réparer ou être réparées et c'est d'ailleurs déjà le cas. (Une source d'énergie qui consommerait davantage qu'elle ne produirait serait bien vite abandonnée !)
De plus, la faisabilité d'une transition écologique est étudiée dans de nombreux rapports qui pointent les conditions pour la réaliser - elle devra bien évidemment s'accompagner de volonté politique et de changements sociétaux - via l'analyse de différents scénarios et des calculs robustes. Nous pouvons citer par exemple les rapports de l'ADEME, de l'association NégaWatt, le rapport "futurs énergétique 2050" de RTE, et aussi le 6ème rapport du GIEC publié récemment qui présentent de potentielles solutions en analysant leur maturité technologique. Dans chaque cas, ce sont des analyses menées par des dizaines voire des centaines d'experts, sur plusieurs années, avec des concertations ouvertes et dès que possible, des croisements entre diverses disciplines. Tous ces scénarios passent par une réduction importante de l'ordre de 20-40% de notre consommation énergétique actuelle qui implique des bouleversements majeurs dans nos sociétés développées. Dans ces conditions et suivant ces scénarios, une transition énergétique est réalisable.
Nous avons contacté V. Mignerot à la suite de sa conférence pour avoir plus de détails sur sa thèse. Après avoir évoqué différents scientifiques, un que nous avons contacté et qui nous a affirmé ne pas partager sa thèse et les autres n'ayant pas travaillé sur la transition énergétique, il nous a dit qu'il "manque malheureusement de temps" pour continuer la discussion, ce qui nous a laissé sur notre faim. Cette thèse basée sur des principes thermodynamiques n'est pas scientifiquement fondée et contribue à un discours qui discrédite une partie des connaissances scientifiques actuelles. D'autant plus que cela peut mener à l'inaction face à ces enjeux fondamentaux. Il nous paraissait important de revenir sur ces points, sans pour autant enlever les nombreuses idées intéressantes abordées pendant la conférence comme la prise en compte de la psychologie humaine dans les questions de faisabilité d'une transition écologique et la notion d'auto-domestication.
Dans l'espoir de vous retrouver très prochainement à nos conférences !
Nathan, Zoé, Pascal et Romain
Historique des conférences depuis 2017
Synthèses des conférences
6 décembre 2022 - Éco conf sur la viande.
L'éco-conf' du 6 décembre 2022 a été l'occasion de discuter de l'empreinte carbone de notre alimentation, en particulier de celle des produits d'origine animale. La conférence s'est déroulée en deux temps, avec d'abord une présentation de données scientifiques sur l'impact environnemental de l'agriculture, puis l'intervention d'Amélie de la Ferme des Ruminettes qui fournit notre AMAP en produits laitiers. Il nous semble important que les amapien·nes aient conscience de l'impact écologique de leur alimentation afin de pouvoir déterminer quel régime leur est le plus adapté fonction de différents aspects : écologiques, éthiques, de santé et socio-politiques notamment. Il en est ressorti que globalement, en raison de leur forte empreinte carbone, il faut tendre à réduire la consommation de produits d'origine animale : non seulement la viande rouge, qui est la plus pointée du doigt, mais également les produits laitiers. Cependant, l'approche "empreinte carbone" a ses limites et occulte de nombreux autres aspects de l'élevage, notamment sanitaires, éthiques, l'impact sur la biodiversité, les bénéfices que l'on peut en tirer. Nous avons également rapidement abordé les questions du bio et du local, et de même nous observons qu'estimer les bénéfices et inconvénients de différentes méthodes d'agriculture de manière exhaustive est difficile. Les recommandations seraient de favoriser des méthodes d'élevage plus respectueuses et à plus petites échelles, et de relocaliser les cultures au plus près des consommateurices.
Enfin, Amélie a discuté de ces données avec nous, puis a décrit le fonctionnement de sa ferme, et les personnes présentes ont pu lui poser de nombreuses questions. Elle nous a parlé des choix qui ont été fait concernant leurs méthodes d'élevage notamment : des races d'animaux anciennes et adaptées au territoire, mais qui impliquent des rendements plus faibles, le fait de laisser le veau avec sa mère pendant au moins son premier mois, la façon dont les animaux sont nourris et hébergés, le devenir des veaux, agneaux et cabris qui naissent, l'usage de leurs terres, etc. Nous avons pu discuter de la lactation continue, qui au premier abord semblait être une solution bénéfique pour limiter le nombre de naissances. Amélie nous a fait part de ses réserves concernant cette méthode qui peut affecter négativement la santé des animaux ainsi que la qualité du lait.
Si vous n'avez pas pu assister à cette éco-conf', le diaporama vierge ou le diaporama annoté sont à votre disposition, nous vous encourageons fortement à y jeter un coup d’œil.
15 novembre 2022 - Comment réduire l'empreinte carbone d'un évènement associatif ?
Basée sur la charte écologique de la fédé, Audrey Bister et Fiona Sabbagh ont créé cette formation adressée à toustes les organisateurices d'évènements associatifs à l'ENS; elle a vocation a être refaite régulièrement pour les nouveaux bureaux d'assos et de comités.
La formation est accompagnée d'un guide que voici et de ses annexes.
25 mars 2021 – Rencontre avec les étudiant·es membres de l’expédition Antarctique 2.0°C
Suivez leurs aventures à travers le globe grâce à leur site web et à leurs différents réseaux sociaux !
11 mars 2021 – Rencontre avec Matthias Martin-Chave, membre de la Convention Citoyenne pour le Climat (CCC)
Aucune ressource supplémentaire pour cette conférence.
11 février 2021 – « Écologie et éthique animale »
Invité·es :
- Yann Leverrier, chercheur au Centre International de Recherche en Immunologie (CIRI)
- Brigitte Gothière, co-fondatrice de l’association L214
- Axelle Playoust-Braure, co-auteure du livre Solidarité animale. Défaire la société spéciste
Des regards différents portés sur l’éthique de l’expérimentation animale, l’exploitation des animaux en agriculture et sur les animaux sauvages.
11 octobre 2019 – « Quels moyens politiques pour lutter en faveur d'une société plus respectueuse de l'environnement ? »
Invité·es d'horizons différents :
- Corinne Morel Darleux, conseillère régionale Auvergne Rhône-Alpes et auteure de Plutôt couler en beauté que flotter sans grâce
- Claire Lejeune, co-secrétaire fédérale des Jeunes Ecolos
- Nicolas Lenganey, membre de Youth For Climate Lyon
- Hugo, stagiaire du blog Floraisons, culture résistante.
L'occasion de s'interroger sur différentes formes du politique et de politique(s) : politiques locales, politique partisane, politique de résistance, désobéissance civile... et sur leur efficacité, leur légitimité et leurs éventuelles complémentarités.
Cliquer ici pour lire le compte-rendu de cette conférence.
6 novembre 2018 – « Zéro déchet »
Aucune ressource supplémentaire pour cette conférence.
5 décembre 2017 – « Penser la décroissance » par Vincent Cheynet
Suite à cette conférence, le bureau d'ENvertS a réagi par le communiqué suivant sur sa liste le diffusion et auprès des différentes entités à qui il avait demandé de relayer l'information.
Quelques remarques au sujet de la conférence-débat « Penser la décroissance » (5 décembre 2017)
Nous vous serions très reconnaissant·es de transmettre ce message à toute personne présente ce soir-là.
Avant tout, nous tenons à préciser que nous étions mal préparés et n’avons pas su recadrer le débat. Nous présentons nos excuses à toustes celleux qui ont pu se sentir blessé·es par les propos tenus par l'invité. Ceux-ci n'engagent que lui et nous nous en désolidarisons totalement.
À propos de notre gestion de l'événement
Nous avons rencontré Vincent Cheynet quelques semaines avant la conférence et défini ensemble le thème de la conférence. La soirée devait se dérouler ainsi : présentation générale du mouvement de la décroissance (économique), présentation du courant dans lequel le journal lyonnais s'inscrit puis débat autour des questions de l'écologie politique décroissante. Nous regrettons que Vincent Cheynet n'ait pas respecté ce qui avait préalablement décidé. Il a rapidement multiplié les attaques contre les courants féministes radicaux, la science, le progressisme social et culturel en général, etc.
Durant l'événement, nous avons pris le parti de laisser chacun·e s'exprimer librement et de ne pas (ré)orienter le débat. Peut-être était-ce une erreur. Malgré le décalage avec la thématique annoncée, tous les sujets évoqués nous semblent liés, dans une perspective de convergence des luttes. Nous déplorons cependant le manque d’écoute de Vincent Cheynet, et son accaparement de la parole (notamment par de longues tirades-réponses). Il nous semble qu'aucune question n'a trouvé de réponse. De plus, Vincent Cheynet semble avoir profité de sa posture d'invité pour écarter toute critique, tout en faisant preuve d'un âgisme plus que critiquable.
Vincent Cheynet a su rester calme et poli, malgré les réactions irrespectueuses de plusieurs personnes dans l'assemblée, que nous regrettons aussi.
Les enseignements que nous en tirons
Nous tenons à (re)préciser qu’il ne s’agissait pas d’offrir une tribune à quiconque, mais bien de créer un débat. Il y a eu des réactions vives qui ont montré que l’assemblée était critique et avait du répondant.
Nous allons essayer d'organiser une autre conférence sur le même thème, afin d'offrir une autre vision de la décroissance.
Nous serons beaucoup plus vigilant·es sur le choix de nos intervenant·es, afin d'offrir à chacun·e des espaces de dialogue et de débats d'idées, respectueux et enrichissants. Nous ferons aussi en sorte que les discussions ne s'écartent pas (trop) des thématiques annoncées. L’idée n'est pas de censurer des idées, fussent-elles d'extrême droite, mais de créer et construire les conditions d'un débat reposant sur des analyses, des arguments développés mais aussi des expériences ou des ressentis, sur des thèmes qui nous sont chers.
Nous avons pu appréhender ce soir-là la difficulté à gérer une conférence et une séance de questions. Nous sommes preneurs·euses de tout conseil ou documentation sur l'animation de tels événements.
Cet événement a malgré tout été très intéressant, car il nous a montré la nécessité (et l’urgence) qu’il y a pour chacun·e d’entre nous d’affiner ses idées, d’en repenser certaines et de revoir ses analyses, pour ne pas nous laisser piéger dans des pensées réactionnaires.
Positionnements d'ENvertS
L’un des principaux problèmes que nous avons rencontré est la proximité de certaines idées de Vincent Cheynet avec les nôtres (anticapitalisme, critique de la publicité et de l’individualisme, respect de l’environnement). Le but de ce texte est aussi de montrer qu’il ne peut y avoir de rapprochement entre les idées de notre invité (naturalisation des dominations, « défense » du patriarcat) et les nôtres.
Radicalité ?
Dans son argumentaire, Vincent Cheynet a pu faire croire que la radicalité était l'opposition à tout changement ou à tout progrès, y compris social. Or, la radicalité est un système de pensée qui consiste à rechercher l'essence, la cause profonde, la racine des problèmes et des enjeux qui se posent à nous, pour y répondre en profondeur, en prenant en compte le court, le moyen et le long terme. Les manières d’analyser les problèmes étant diverses et dépendant notamment des valeurs préalablement posées, la radicalité ne saurait se réduire au courant réactionnaire.
Même si les étiquettes sont toujours difficiles à définir, nous aurions tendance à nous reconnaître dans la gauche radicale, au sens où nous sommes progressistes. La recherche de droits sociaux pour chacun⋅e et la lutte de chacun.e contre les oppressions nous semble nécessaire.
L'écologie sociale et décroissante
Nous nous positionnons contre le développement durable, qui pour nous n'est qu'une réponse du système libéral capitaliste à la crise écologique. Développement et croissance économique nous semblent incompatibles avec l'écologie que nous défendons.
Si Vincent Cheynet et son journal tentent de s'accaparer la décroissance pour en faire un refus de toutes les revendications, y compris sociales, pour nous le concept a un tout autre sens. Selon nous, la décroissance doit s'entendre surtout sur le plan économique. Nous pensons qu'une croissance infinie dans un monde fini est impossible. Cela peut passer par une attitude critique vis à vis du progrès (et non un rejet en bloc de la science) mais n'implique en rien des idées réactionnaires sur le plan social, culturel ou démocratique. La société de croissance creuse les inégalités sociales et accentue les logiques individualistes : c'est contre cela que nous nous engageons.
Même si nous sommes peu à l'aise avec les grands courants idéologiques au sein d'ENvertS, nous aurions tendance à être en faveur d'une écologie décroissante et sociale, qui mette la nature et l'homme au centre des préoccupations. D'après les discussions que nous avons eues, dans la perspective de nous constituer en association (la synthèse sera bientôt diffusée), l’anticapitalisme, la lutte contre toutes les domination, oppressions et discriminations (économique, culturelle, patriarcale, raciste, l’âgisme, la LGBTphobie, sur l’apparence, etc.) et la bienveillance (environnement propice à l’écoute et la discussion) font consensus parmi nous.
Notre prise de recul critique
Il est toujours plus enrichissant de se confronter à des idées différentes des nôtres lors d'un débat constructif que de se contenter de l'entre-soi. Ce qui est particulièrement intéressant ici c'est que ce discours nous a montré quelle nécessité et quelle urgence il y avait pour chacun⋅e d'affiner ses idées, d'en repenser certaines et de revoir ses interprétations de tel ou tel phénomène pour ne pas se laisser piéger par certaines pensées réactionnaires qui nous tendent les bras lorsqu'elles critiquent ce que nous-mêmes critiquons.
Avant même de nous opposer aux idées de fond de notre interlocuteur⋅ice, il nous a semblé important de nous concentrer sur la logique de son argumentaire, qui est d'autant plus défaillante que la personne cherche à mélanger deux idées radicalement opposées. Pour réussir ce qui a pu nous apparaître comme un mélange des extrêmes, Vincent Cheynet a usé de syllogismes reposant parfois sur des arguments fallacieux (les féministes sont contre le patriarcat, le capitalisme est opposé au patriarcat, donc les féministes ont tort de combattre le patriarcat), d'amalgames douteux (le rejet de la recherche infinie de croissance économique est étendu sans argument en un rejet de la recherche de nouveaux droits sur le plan social, comme l'écriture inclusive), ou d'arguments d'autorité (usage abusif de citations), utilisées sciemment ou non par la personne.
Il nous a paru important de souligner les incohérences du discours porté lors de cet événement afin que chacun⋅e puisse se rendre compte de ses éventuelles erreurs et avancer des arguments plus pertinents.
N'hésitez pas à nous faire part de toute remarque ou conseil qui vous sembleraient pertinents et utiles.
Malgré tout, nous espérons vous revoir lors de prochains événements.
Le bureau d’ENvertS
21 novembre 2017 – « Terroir et marketing territorial : le "terroir" français et sa labellisation en questions » par Mégane Fernandez
Aucune ressource supplémentaire pour cette conférence.
25 octobre 2017 – « La mer monte : mais que font les plagistes », par Thibault Lorin
Les diapositives de la conférences sont disponibles ici.